L’inclusion scolaire au primaire et au secondaire : apports et conditions de réussite
Par Nadia Rousseau et Mathieu Point (UQTR), avec la collaboration de Raymond Vienneau (Université de Moncton), projet de recherche financé par le FRQSC et le MEES
Une importante synthèse des connaissances permet de mieux comprendre les enjeux de l’inclusion des élèves à risque au primaire et au secondaire.
D’emblée, plus les élèves à risque arrivent tôt dans une classe ordinaire, plus facilement ils s’y intègrent. On observe alors souvent des progrès concernant l’apprentissage, l’autonomie et le comportement de ces élèves. On observe aussi une diminution de l’intimidation à leur égard si on informe ouvertement leurs pairs de leur situation.
Apports de l’enseignant
L’inclusion de ces élèves gagnera en efficacité si l’enseignant a de l’expérience en contexte inclusif et s’il adopte volontiers certains comportements envers eux : solliciter leurs forces plutôt que leurs limites, encourager l’acceptation et la cohésion, valoriser leur progression plutôt que leur réussite académique individuelle, reconnaître le bien-fondé de leur présence en classe ordinaire et être ouvert au changement qu’ils peuvent amener. L’enseignant favorisera aussi leur inclusion s’il considère la diversité de leurs besoins et de leurs façons d’apprendre dans sa planification.
Apports des acteurs du milieu
La réussite du processus inclusif dépend également du niveau d’entraide, de communication et de collaboration entre les différents acteurs du milieu scolaire, qu’il s’agisse des membres du personnel de l’école ou des parents d’élèves. En travaillant ensemble dans un but commun, soit l’apprentissage et la réussite des élèves, ils se sentiront plus soutenus et auront l’occasion de développer et d’adapter des stratégies en fonction des besoins des jeunes de leur classe. La direction, notamment au secondaire, doit faire partie de cette collaboration : son influence sur le personnel scolaire, son leadership, son initiative, son expérience, son ouverture, sa flexibilité et sa capacité de prendre des risques sont fondamentaux à la réussite de l’inclusion.
Apports de la pédagogie par projet
La synthèse aborde également l’importance d’offrir aux élèves du secondaire la possibilité de s’investir dans des projets, ce qui peut favoriser leur inclusion en leur donnant l’occasion d’acquérir et de consolider des connaissances tout en développant leur autonomie. La pédagogie par projet peut les motiver lorsqu’ils y voient un investissement utile à long terme.
Mises en garde
À l’inverse, on risque de nuire à l’inclusion si on ignore ces recommandations et les problématiques liées aux élèves à risque, d’où l’importance d’offrir des formations à ce sujet au personnel scolaire. Les formations et la collaboration peuvent d’ailleurs diminuer certaines craintes chez les enseignants concernant leurs compétences, leurs tâches et les apprentissages que feront les élèves dans leur classe.
Enfin, l’alternance entre la classe spécialisée et la classe ordinaire, ainsi que les changements fréquents d’enseignant peuvent diminuer l’efficacité de l’inclusion chez certains élèves à risque. De plus, le jugement des élèves ordinaires sur les résultats des élèves qui vivent des difficultés à l’école pourrait leur procurer des sentiments négatifs tels qu’un sentiment d’infériorité, d’où la nécessité de construire une vision de l’apprentissage constructive et dynamique plutôt que statique, et ce, dans un climat de classe empreint de respect.
[Consultez le rapport de recherche]
Image : FRSCQ
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Tout à fait d’accord avec les constats des chercheurs. Notre organisme, Déclic, à Berthierville, a conçu une approche de prévention du décrochage scolaire, Les p’tits succès et l’expertise développée nous amène à faire les mêmes constats; partir des forces des jeunes, leur faire vivre des succès, tenir compte de leur façon d’apprendre, apprendre par le projet et travailler en concertation école, famille, communauté…Et élément très important, que la formation des enseignants permette de bien cerner les réalités des jeunes en difficulté, les diverses composantes de la pauvreté pour mettre en place une pédagogie adaptée, des stratégies d’animation visant la réussite de chacun des jeunes…Et la réussite aussi a divers visages….
Il importe de noter que les auteurs n’ont pas été en mesure d’effectuer une meta-analyse faute de recherche suffisante. En effet, une seule recherche expérimentale a été sélectionnée . Donc, nous ne savons pas les meilleurs moyens pour faire réussir ces élèves (sur le plan du rendement).