Pistes d’action pour accompagner les jeunes vulnérables dans les transitions postsecondaires

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Mis à jour le 10 Mar 2023

Selon l’Institut de la statistique du Québec (2020), environ un.e jeune sur cinq n’obtient pas un premier diplôme ou qualification du secondaire avant l’âge de 20 ans. Ces jeunes sont susceptibles de rencontrer des difficultés d’insertion socioprofessionnelle, de vivre des épisodes de chômage ou d’inactivité non souhaitée, d’occuper des emplois précaires et faiblement rémunérés. Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, il est pertinent de valoriser le potentiel de ces jeunes. Dupéré et coll. (2023) proposent différentes pistes d’action à cet effet présentées dans cet article.

 

Source de l’image : Shutterstock

La recherche effectuée par Véronique Dupéré et ses collaborateurs (2023) est financée par les Fonds de recherche du Québec ‒ Société et culture (FRQSC), dans le cadre du Programme de recherche sur la persévérance et la réussite scolaires (PRPRS), en partenariat avec le ministère de l’Éducation du Québec.

L’objectif de l’étude était de « décrire les facteurs qui entravent ou soutiennent la réussite éducative ou l’insertion professionnelle des jeunes susceptibles de suivre un parcours éducatif « hors norme », en particulier les facteurs liés à l’utilisation ou à l’accès aux services offerts au sein de divers secteurs (éducation, communautaire, santé) » (Dupéré et coll., 2023).

Quels sont les services offerts pour accompagner les jeunes en transition postsecondaire ?

Selon les auteurs du rapport, les services destinés à ces jeunes ciblent principalement trois grands types de besoins : la santé mentale, l’orientation et les apprentissages. Ces services spécialisés sont souvent offerts dans les institutions d’enseignement. Les Centres intégrés [universitaire] de santé et de services sociaux et le secteur communautaire (Carrefour jeunesse emploi) jouent également un rôle important dans l’offre de services. Toutefois, malgré l’offre de services diversifiés et la variété d’institutions, les résultats montrent que les services ne rejoignent pas toutes les personnes qui pourraient en bénéficier. Il importe alors d’en améliorer l’accessibilité, notamment lorsqu’il y a une rupture des liens avec les institutions d’enseignement qui facilitent l’accès à ces services.

Les personnes-ressources

La présence d’une personne-ressource de confiance dans l’entourage proximal des jeunes est un facteur qui peut faciliter grandement l’accès aux services. Ici, une personne-ressource représente une figure bienveillante qui est capable de soutenir un.e jeune dans son développement. Dans le cas où les parents ne sont pas disponibles pour accompagner leur enfant, un. e autre adulte intervenant dans la vie du ou de la jeune peut jouer ce rôle. La présence d’une personne-ressource qui encourage l’adolescent.e ou le ou la jeune adulte à s’orienter vers des services adaptés à ses besoins facilite remarquablement l’accès aux ressources pertinentes pendant la transition postsecondaire, que ce soit en matière de santé mentale, d’orientation ou de soutien à l’apprentissage. Dupéré et coll. (2023) mentionnent qu’il pourrait être utile de soutenir ce type de relations dans les services existants et de miser sur la sensibilisation générale à cette responsabilité partagée. Un accompagnement bienveillant offert dans un moment clé peut avoir un grand impact pour les jeunes en transition postsecondaire.

Les activités hors cursus

Les résultats de Dupéré et coll. (2023) ont montré que certaines expériences hors cursus expérimentées à l’adolescence peuvent contribuer à faciliter les parcours de transition postsecondaire. Il s’agit des activités parascolaires ainsi que les emplois rémunérés à temps partiel. Les activités parascolaires sont associées à une plus grande probabilité d’accéder au cégep, tandis que les emplois rémunérés à temps partiel de moins de 20 heures par semaine sont associés à l’insertion rapide dans un emploi satisfaisant lié à la carrière désirée. Les auteurs mentionnent alors que les expériences contribuant au développement identitaire et à la découverte de ses forces et de ses intérêts peuvent soutenir la transition vers une vie d’adulte réussie.

Des recherches à poursuivre

Lors de cette recherche, Dupéré et coll. (2023) apportent un éclairage sur les besoins hétérogènes, multiples et évolutifs des jeunes adultes susceptibles de ne pas obtenir ou d’obtenir tardivement un premier diplôme dans la transition postsecondaire. Les auteurs ont remarqué une diversité d’expériences des jeunes dans la transition postsecondaire liée au genre et au statut d’immigration. Les auteurs notent que d’autres vecteurs de diversité mériteront d’être explorés davantage en lien avec l’orientation sexuelle, les situations de handicap, la communauté d’appartenance, y compris les communautés autochtones.

Ce que l’on doit retenir

Plusieurs mesures peuvent être mises en place dans les institutions d’enseignement, mais également à l’extérieur de ces dernières afin de répondre adéquatement aux besoins de tous les jeunes lors de la transition postsecondaire. C’est pourquoi il est primordial de réunir divers spécialistes afin d’élaborer des services adaptés selon les réalités socioéconomiques et de poursuivre les recherches dans l’objectif de réduire les inégalités présentes.

Références

Dupéré, V. et coll. (2023). Services et mesures de soutien facilitant les transitions postsecondaires réussies chez des jeunes hautement vulnérables : un regard interdisciplinaire et longitudinal. Fonds de recherche du Québec ‒ Société et culture (FRQSC), Programme de recherche sur la persévérance et la réussite scolaires (PRPRS), en partenariat avec le ministère de l’Éducation du Québec. Repéré à https://frq.gouv.qc.ca/histoire-et-rapport/services-et-mesures-de-soutien-facilitant-les-transitions-post-secondaires-reussies-chez-des-jeunes-hautement-vulnerables-un-regard-interdisciplinaire-et-longitudinal/

Institut de la statistique du Québec. (2020). Regard statistique sur la jeunesse. État et évolution de la situation des Québécois âgés de 15 à 29 ans, 1996 à 2018. Édition 2019 mise à jour. Institut de la statistique du Québec.

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