Une recherche s’intéresse à l’association entre habiletés motrices et fonctions cognitives

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Mis à jour le 22 Jan 2019

Une mauvaise motricité, une faible capacité aérobique et une situation de surpoids ou d’obésité peuvent nuire au développement cérébral et cognitif des enfants. Cela a été démontré scientifiquement, même si l’on a peu analysé cette question dans le cadre d’études longitudinales sur des périodes prolongées. Par ailleurs, une nouvelle étude menée à l’Université de la Finlande orientale sur le sujet a été publiée récemment dans Medicine and Science in Sports & Exercise.  Elle montre entre autres que les garçons ayant une bonne motricité sont à même de mieux résoudre les problèmes que leurs pairs moins habiles sur le plan moteur.

Objectif et méthodologie de la recherche

L’objectif de la recherche était d’étudier les associations longitudinales entre condition cardiorespiratoire (CRF), de la motricité (MC) et du pourcentage de graisse corporelle (% BF) et cognition chez les enfants. Au total, 371 enfants (188 garçons et 183 filles) âgés de 6 à 9 ans au début de l’étude ont participé à cette étude de suivi d’une durée de deux ans. Leurs habiletés motrices ont été évaluées par des tests d’agilité, d’équilibre et de dextérité manuelle; leur aptitude aérobie, par un test d’ergomètre à cycle maximal; et leur pourcentage de graisse corporelle, avec un appareil DXA. Quant à la cognition, elle a été évaluée par le test des matrices de Raven. Plusieurs facteurs qui pouvaient influencer les résultats, tels que l’éducation parentale et le revenu annuel familial, ont aussi été contrôlés dans les analyses.

[Pratiques des sports, rendement scolaire et bien-être des jeunes : résultats d’une enquête PISA]

Résultats de la recherche

Les résultats basés sur les données de suivi de l’étude PANIC (« Physical Activity and Nutrition in Children », activité physique et nutrition chez les enfants) montrent que les garçons ayant une meilleure motricité au début de l’étude avaient également une performance cognitive supérieure sur une période de deux ans par rapport aux autres garçons. Les mêmes associations n’ont pas été observées chez les filles. Cette absence de similitude peut être due aux différences biologiques ou socioculturelles entre les garçons et les filles.

[Plus d’éducation physique pour un meilleur rendement scolaire]

Étonnamment, les enfants ayant une faible capacité aérobique ou un pourcentage élevé de graisse corporelle avaient des performances cognitives comparables à celles de leurs pairs présentant une bonne condition physique et un faible pourcentage de graisse corporelle. Les résultats ont également montré que les garçons ayant des compétences motrices et cognitives plus faibles au début de l’étude avaient ensuite atteint le niveau de performance cognitive de leurs pairs plus habiles.

Il est important de se rappeler que ces résultats ne reflètent pas nécessairement une relation de cause à effet entre les capacités motrices et la cognition. Les garçons ayant des compétences motrices et cognitives plus faibles au départ ont rattrapé leurs pairs plus habiles au cours des deux années de suivi. 

Eero Haapala, chercheur postdoctorant à l’Université de Jyväskylä et professeur auxiliaire de physiologie de l’exercice pédiatrique à l’Université de la Finlande orientale.

Concernant la performance cognitive, elle s’avère bien entendu importante pour l’apprentissage et la réussite scolaire. Les résultats de l’étude montrent que la motricité serait plus fortement associée à la performance cognitive que la capacité aérobie ou le pourcentage de graisse corporelle chez les garçons. Cependant, ces résultats ne reflètent pas nécessairement la relation de cause à effet entre capacités motrices et cognition. Ils peuvent tout au plus suggérer que le fait d’être physiquement actif de différentes manières au cours de la petite enfance peut améliorer non seulement les capacités motrices, mais également les performances cognitives.

[La condition physique des enfants peut influencer leur mémoire]

 

Références

Haapala, E. A., Lintu, N., Väistö, J., Tompuri, T., Soininen, S., Viitasalo, A., Lakka, T. A. (2018). Longitudinal Associations of Fitness, Motor Competence, and Adiposity with Cognition. Medicine & Science in Sports & Exercise. DOI: 10.1249/MSS.000000000000001826

University of Eastern Finland. (2018, 17 décembre). Boys with Good Motor Skills Excel at Problem-Solving, Too. Science Daily. Repéré à www.sciencedaily.com/releases/2018/12/181217105613.htm

 

Source de l’image : Pixabay / Clker-Free-Vector-Images

 

 

 

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