Déterminants de l’adaptation et la persévérance de l’étudiant de première génération

Lecture : 2 min.
Mis à jour le 17 Juin 2013

« Toi, t’es savant. Tu vas à l’université. Tu vas nous régler ça! » Certains étudiants de première génération, c’est-à-dire ceux qui proviennent de familles où aucun des parents n’a atteint un niveau de scolarité supérieur au secondaire, ont peut-être déjà entendu cette déclaration. Qu’en est-il de ces élèves? Ont-ils des défis particuliers à surmonter? Pouvons-nous intervenir de manière efficace et spécifique auprès d’eux?

Source de l’image : Flickr bionicteaching

L’équipe de recherche du GRES , dirigée par Thérèse Bouffard, s’est questionnée sur cette problématique. Les données recueillies grâce à leur étude ont permis de constater que les difficultés sont nombreuses pour ces étudiants. Elles ont aussi justifié la tenue d’une activité de transfert le 14 juin 2013. Lors de cet événement, plusieurs questionnements ont été éclaircis, et certaines pistes de recherches ont été suggérées.

Qu’est-ce qu’un étudiant de première génération?

Pour le moment, il n’existe aucun consensus sur la définition du concept d’étudiant de première génération. Toutefois, plusieurs chercheurs s’entendent sur la définition proposée, à savoir que ce sont les étudiants qui proviennent de familles où aucun des parents n’a atteint un niveau de scolarité supérieur au secondaire.

Ceux-ci constituent maintenant un pourcentage élevé de la clientèle scolaire universitaire. En effet, en 2006, près de 60% des étudiants du réseau de l’Université du Québec étaient des étudiants de première génération.

Une situation particulière qui conduit à des défis

Selon cette équipe de recherche, ces jeunes adultes doivent affronter des défis adaptatifs particuliers qui les mettent à risque d’abandonner leurs études. En effet, les difficultés sont nombreuses pour ces étudiants. Elles concernent principalement les aspects suivants :

– les inquiétudes financières;
– la conciliation travail-études;
– le sentiment d’insécurité;
– l’expérience d’un « choc culturel ».

« Les résultats de la présente étude réalisée chez près de 2 000 étudiants de l’Université du Québec à Montréal indiquent que s’ils réussissent aussi bien que les autres à la fin de leur première année, ces étudiants sont significativement plus nombreux à ne plus être inscrits l’année suivante. »

Un bilan que négatif?

Malgré un bilan plutôt sombre, ces étudiants identifient toutefois plusieurs avantages à la poursuite de leurs études. Ils sont notamment plus nombreux à être satisfaits de leur réussite scolaire et à lui accorder de l’importance pour leur insertion professionnelle.

« Du côté de leurs atouts, ces étudiants rapportent être plus au clair avec leur choix de carrière et leur appréciation de leur projet d’études est plus positive que leurs collègues : ils rapportent y vivre plus d’émotions positives, lui accorder plus d’importance, lui attribuer un sens plus grand, se sentir plus en contrôle dans sa réalisation et être plus satisfaits de leur réussite jusqu’à ce moment. »

Quelques pistes de recherches

Cette équipe de recherche suggère plusieurs interventions pour favoriser la réussite de ces étudiants. Tout d’abord, un soutien financier tenant compte de leurs besoins spécifiques contribuerait à diminuer leurs inquiétudes financières. De plus, les universités québécoises devraient être en mesure d’instaurer des mesures et des services visant à les aider à contrer leurs difficultés et à mettre à profit leurs atouts.

Madame Bouffard rappelait que des données sont manquantes pour bien saisir l’ensemble de cette problématique. Selon la chercheuse, l’influence des parents devrait aussi être prise en compte et un travail en amont doit être aménagé dès la fin du secondaire.

[Consulter le rapport de recherche]

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