Réinventer la traditionnelle méthode de correction pour la rendre plus pertinente et plus efficace sur le plan des apprentissages : voilà la mission que s’est donnée Catherine Bélec, une professeure de français du Cégep Gérald-Godin.

Shutterstock / Pixsooz
En 2014, Catherine Bélec a entrepris une recherche qui visait à explorer de nouvelles façons de corriger les textes de ses étudiants, en fournissant à ces derniers des rétroactions utiles au développement de leur compétence rédactionnelle.
Dans cet article de la revue Pédagogie collégiale, la professeure présente le modèle qu’elle a conçu ainsi que les conclusions qu’elle a tirées de son expérimentation en contexte d’enseignement collégial.
Le modèle « multitype »
Après avoir recensé les principaux types de rétroactions existants et pris connaissance des avantages et des désavantages de chacun (voir le tableau 1 de l’article), Bélec a créé un modèle alliant simultanément plusieurs de ces méthodes de rétroactions pour corriger les productions écrites de ses étudiants et pour stimuler un travail de réécriture chez ceux-ci.
Avec ce modèle, la correction des textes se fait sur une tablette en utilisant les logiciels iAnnote et Adobe Acrobate Pro pour pouvoir à la fois annoter les copies comme on le fait avec un stylo, en plus de pouvoir ajouter des symboles, des commentaires écrits, des commentaires sonores, des capsules vidéo et des hyperliens.
L’évaluation : un élément crucial du processus d’apprentissage
La correction des rédactions individuelles est sans doute le moment où les professeurs exercent la plus grande différenciation pédagogique.
Résultats de l’expérimentation
Les effets de l’usage du modèle de rétroaction multitype se sont avérés positifs. D’un point de vue quantitatif, à la suite de la réécriture à partir des rétroactions reçues, la majorité des étudiants aurait augmenté leur note de 5 à 15%.
Ces résultats semblent indiquer que la correction multitype favorise une compréhension plus approfondie des commentaires du professeur et permet une rétroaction plus constructive que les rétroactions au stylo.
D’un point de vue plus qualitatif, les rétroactions multitypes auraient suscité la motivation et l’engagement actif des étudiants dans la tâche de réécriture. L’usage de ces rétroactions multiples rendrait également plus interactive et moins monotone la tâche de correction pour l’enseignant.
Rédaction manuscrite ou numérique : impact sur la compétence à écrire
Selon les propos de la professeure, la correction multitype n’alourdirait pas la tâche de correction ni le temps accordé à cette tâche (environ 35 minutes par rédaction, comparativement à une trentaine de minutes avec une méthode de correction plus traditionnelle). À son avis, une telle méthode de correction est assurément une avenue à explorer davantage par les enseignants et les chercheurs.
[Consultez l’article]
Photo : Shutterstock /Pixsooz
Dernière modification : 24 novembre 2020.
Bonjour,
Merci pour cet excellent article !
J’ai testé une méthode similaire à l’aide des applications PDF Master (pour annotations au stylet), l’app Preview de mon Mac (pour faire des copier-collers de commentaires récurrents), et un script perso pour générer un unique PDF contenant toutes les copies de mes étudiants (qui étaient rendues par email).
Je serais ravi d’échanger sur ce genre de pratiques avec les personnes intéressées !
Commentaire inapproprié ?