À l’école, l’accent est souvent mis (avec raison) sur l’apprentissage de l’écrit par l’entremise de la lecture et de l’écriture. Si l’importance de l’écrit dans l’apprentissage n’est plus à démontrer, il semblerait que le développement du langage oral soit lui aussi déterminant.
En France, l’apprentissage de l’oral est de plus en plus présent dans les programmes d’études de l’élémentaire et du collège (l’équivalent du primaire et secondaire au Québec). Dans cet article, Sylvie Plane, chercheuse, professeure et vice-présidente du Conseil supérieur des programmes en France, justifie la place croissante qu’occupe le langage dans les programmes scolaires.
Selon elle, l’oral et l’écrit devraient tous deux faire l’objet d’un apprentissage, sans pour autant tomber dans un enseignement magistral de l’oral. Ce dernier consiste en un « ensemble de savoirs et de savoir faire dont la maitrise s’ancre dans la pratique et l’analyse ».
L’oral VS l’écrit
L’oral et l’écrit présentent plusieurs similitudes. À titre d’exemple, ils visent tous deux la production d’un message dans une culture donnée. Cette production langagière nécessite un effort cognitif important, puisque le langage oral et le langage écrit agissent à titre « d’instruments de la pensée et de la communication ».
Toutefois, selon Plane, il importe également de tenir compte des spécificités de l’oral et de ne pas lui attribuer l’ensemble des caractéristiques de l’écrit. Par exemple, la syntaxe utilisée à l’oral diffère de celle à l’écrit. De ce fait, selon l’auteure, il serait illogique d’encourager un oral qui reprend de façon exhaustive les caractéristiques de l’écrit en délaissant celles qui lui sont propres.
L’oral : un outil et un objet d’apprentissage
La communication orale peut être utilisée comme un outil d’apprentissage, dans la mesure où elle devient une façon de préciser et de faire évoluer la pensée de l’apprenant. Les activités d’apprentissage qui mettent de l’avant les interactions entre les pairs utilisent généralement l’oral comme outil d’apprentissage.
L’oral est sollicité en tant qu’outil au service des apprentissages si l’accent est mis sur le contenu disciplinaire en jeu dans ces situations.
En tant qu’objet d’apprentissage, c’est l’oral qui se place au centre de l’activité d’apprentissage. Il peut s’agir d’offrir des rétroactions (conseils, observations, analyses) à un élève sur sa façon de formuler un propos à l’oral, et ce, pour que la compétence de cet élève à communiquer oralement s’améliore.
Le genre : un incontournable pour l’enseignement du français
Pour travailler les compétences langagières à l’oral chez les élèves, on peut entre autres les amener :
- à raconter ;
- à lire à voix haute ;
- à argumenter ;
- à débattre ;
- à interagir.
On apprend alors à repérer des failles ou des points forts dans une argumentation, à rester dans le thème, à le resserrer ou l’élargir, à identifier les caractéristiques d’un genre de discours, à adapter son lexique, à se rendre audible…
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Dernière modification : 24 novembre 2020.
J’ai trouvé cet article très intéressant, car il contribue au développement des élèves en cette tranche d’âge. Mes encouragements!
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je pense que l’oral est plus qu’un outil d’apprentissage , c’est une compétence , un don , une qualité dont on a beaucoup besoin aujourd’hui dans notre enseignement. Avant la révolution technologique le livre et la lecture représentaient le moyen d’apprendre et de se cultiver et en conséquence le résultat était le haut niveau de la maitrise linguistique et disciplinaire. De nos jours où la nouvelle technologie domine tous les domaines et les espaces et que la lecture est remplacée par l’image , et le livre par les smarts et les tablettes ; les écoles d’aujourd’hui, les enseignants et apprenants sont en crise. Leur qualification nécessite de mettre la nouvelle technologie au service de la lecture et l’apprentissage .. Sinon on tend vers l’illettrisme.
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Je trouve vos articles forts intéressants !
Si possible de mettre ā notre disposition d’autres articles concernant d’autres thématiques concernant l’innovation et la recherche action.
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A mon avis, on devrait favoriser l’oral d’autant plus que l’écrit puisque il nous côtoie tout le temps, à tout moment à l’antipode de l’écrit. En effet, la personne grâce à l’oral mobilise les compétences langagières mais aussi cognitives.
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De plus en plus les compétences écrites sont valorisées aux yeux des enseignants et des élèves. Dans les évaluations de cycle à l’élémentaire, les compétences orales ne sont pas prises en compte par exemple.
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En effet, l’apprentissage de l’oral est essentiel et gagne à se faire de manière aussi naturelle que possible. Une excellente approche pour cela est l’approche actionnelle.
Par ailleurs, une petite precision: le primaire en France (CP, CE1, CE2, CM1 ET CM2) correspond aux 5 premières années de primaire au Québec. Le collège français commence avec la 6e année et se poursuit avec l’équivalent du 1er cycle du secondaire québécois. La suite du secondaire et la première année collégiale au Québec correspondent au lycée français. Le niveau collégial (cegep) du Québec correspond à peu près aux « 2-year or 3-year Colleges » des USA (universités).
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L’article m’est intéressant. j’apprécie vous auteur et vousencourage pour de nouveaux articles. Si je pouvais aller en votre contacte ça me fera beaucoup plaisir
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