Agression physique chez les tout-petits : la faute des retards de langage?

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Mis à jour le 26 Jan 2015

Coups de poing ou de pieds fréquents, propension élevée à mordre ou à bousculer les autres… Ces comportements qui s’observent chez les enfants en bas âge ont fait l’objet de maintes études qui en cherchent la cause. Depuis les années 1940, une association est notée entre les problèmes d’agression physique et les problèmes de langage chez les jeunes.

agression-langage

Mais qui dit association ne dit pas lien de causalité; ce n’est pas parce que ces manifestations s’observent simultanément que l’une est la cause de l’autre. Voilà la nuance qu’apportent les travaux menés par Lisa-Christine Girard, chercheuse postdoctorale au Groupe de recherche sur l’inadaptation psychosociale de l’enfant (GRIP).

Méthodologie

L’équipe de chercheurs de l’Université de Montréal a utilisé une étude longitudinale auprès de 2057 enfants québécois, francophones et anglophones.

Les parents ont évalué la fréquence des agressions physiques et les capacités langagières de leurs enfants à 17, 29, 41, 60 et 72 mois. Les comportements des parents (punitions, comportements affectueux) ont également été recensés.

Résultats : pas de lien de cause à effet

À l’instar des nombreuses recherches qui l’ont précédée sur le sujet, les résultats de cette étude montrent toujours une association entre agression physique et langage entre 17 et 41 mois.

Cependant, selon les chercheurs, cette association est très faible et le fait qu’elle disparaisse dès 41 mois pourrait s’expliquer par :

  • le fait que la période 17/41 mois est marquée par un développement important des capacités de langage
  • la très haute fréquence des agressions physiques à cet âge

Ces résultats sur un large échantillon représentatif de la population soutiennent donc que, chez les enfants en bas âges, les comportements agressifs ne sont pas motivés par des retards de langage, et vice-versa.

Mais quelle est donc la cause de cette violence?

D’autres études apparaissent désormais nécessaires afin de mieux comprendre les effets des comportements parentaux et d’autres variables susceptibles de créer une association entre agression physique et développement du langage.

Prévenir la violence par l’apprentissage à la petite enfance

Richard E. Tremblay, professeur aux Départements de psychologie et de pédiatrie de l’Université de Montréal, ouvre une porte :

C’est ailleurs qu’il faut chercher une explication. Nous savons que des facteurs génétiques et neurologiques jouent un rôle dans le développement de ces deux types de comportement.

 

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