L’adolescence est une période de transition éprouvante marquée par la puberté ainsi que maints changements sur le plan des amitiés et du statut hiérarchique. Lorsqu’ils sont victimes d’exclusion ou d’intimidation, les jeunes peuvent en venir à se dévaloriser et à perdre confiance en eux.
La recherche suggère que de nombreux cas de dépression majeure pouvant s’échelonner sur toute une vie émergent au cours de la période de développement critique qu’est l’adolescence. Et si de brèves interventions pouvaient prévenir une augmentation des risques de dépression chez les adolescents?
Pour le savoir, David Scott Yeager, psychoscientifique de l’Université du Texas à Austin et l’étudiante graduée Adriana Sum Miu de l’Université Emory ont conduit une étude d’intervention longitudinale auprès de 600 élèves de neuvième année (équivalent de la troisième secondaire au Québec).
L’intervention
Les étudiants assignés à l’intervention thérapeutique devaient lire un court texte démontrant que les personnalités des individus sont sujettes au changement. Le passage insistait sur le fait que de souffrir d’intimidation n’est pas la résultante d’une défaillance fixe de la personnalité, tout comme les intimidateurs ne sont pas nécessairement de mauvaises personnes.
Les élèves ont également lu un article portant sur la plasticité cérébrale ainsi que des témoignages de leurs pairs plus âgés. Ils ont ensuite été invités à rédiger leur propre récit sur la façon dont les personnalités peuvent changer, récits destinés à être partager avec les futurs élèves de neuvième année.
Les résultats
Un suivi effectué 9 mois plus tard a révélé que le taux de symptômes dépressifs cliniquement significatifs avait augmenté de près de 40% chez les étudiants du groupe contrôle, en conformité avec les recherches antérieures sur la dépression à l’adolescence.
Quant aux élèves ayant été sensibilisés à la malléabilité de la personnalité, ils n’ont pas montré une augmentation des symptômes dépressifs, même si elles ont été victimes d’intimidation.
Mots des auteurs
Nous sommes ravis d’observer qu’une courte exposition à un message véhiculant que les individus peuvent changer, et ce, pendant un moment transitoire-clé, puisse prévenir l’augmentation des symptômes dépressifs chez les jeunes.
[Traduction libre]
[Consulter l’article]
Dernière modification : 24 novembre 2020.
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Mots-clés : intervention, santé_mentale, intimidation, psychoéducation, dépression
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